Villages néolithiques - Ville contemporaine - New harmony
La cité lacustre néolithique, reconstitution de l'archéologue, est une allusion aux premières ébauches d'urbanisation dans la région du Jura ; elle rappelle qu'à toutes les époques les communautés étaient confrontées, pour établir leur abri, à la nécessité d'utiliser au mieux les outils et les matériaux disponibles.
L'architecture était adaptée au sol de craie lacustre inondable, souvent mou. La technique la plus utilisée était d'enfoncer des poteaux de chêne, de frêne, de peuplier jusqu'au 2 ou 3 m de profondeur afin de résister au vent ; on y fixait un plancher rehaussé sur pilotis à 1,20 m au-dessus du niveau du sol, c'est-à-dire 40 cm au-dessus de l'eau, mettant le plancher à l'abri des fluctuations du lac. Les parois en clayonnage de noisetiers sont ensuite rendues étanches au courant d'air avec un mélange de marne et de mousse, parfois de avec des roseaux ou des planches. La toiture est constituée de bottes de roseaux, de chaume ou d'écorces. Les pièces d'architecture sont montées avec des systèmes de fourches naturelles et d'encoches et assemblées à l'aide de liens en filasse de tilleul. Les dimensions de la maison sont d'environ 4 m sur 8, soit une surface de 32 m2.

Chaque unité d'habitation est une unité social élémentaire avec sa maison et son grenier. Chaque unité réunit environ 10 personnes, auxquelles s'ajoutent les chiens et les jeunes animaux domestiqués. Ce nombre d'habitants correspond à l'effectif nécessaire à la construction d'une telle maison.

Pourquoi les paysans néolithiques se sont-ils si longtemps accrochés aus rives lacustres en s'éloignant ainsi des terres fertiles ?
Ce n'est pas pour la richesse biologiques des terroirs péri-lacustres, ni pour la proximité d'un point d'eau pour le bétail. Les raisons récemment évoquées par les archéologues sont liées au caractère défensif du site. Avec son unique chemin d'accès construit en planches pour éviter l'enfoncement dans le sol humide et sa palissade de grosses planches, le hameau néolithique avec sa rue centrale, ses rangées symétriques de maisons d'habitation, accolées à des greniers, installées dans la zone inondable ou inondée, apparaît alors comme un espace doublement défensif, contre les voisins et contre les rongeurs.

1- L'aire de travail pendant les basses eaux.

2- La pièce d'entrée : centrée sur le foyer, avec le sol revêtu de terre et ses deux banquettes de couchage de part et d'autre de la porte, avec des litières de branches de sapin et de fourrures. Le foyer est isolé du plancher par une lentille ou plaque d'argile carée ou circulaire. La fumée occupe tout l'espace de vie, la maison étant dépourvue d'aération et de conduit de cheminée.

3- La pièce du fond : entièrement tapissée de litière végétale, elle set au couchage et au stockage des matériaux.

4- Le grenier : au-dessus de la pièce du fond, dont le plancher couvre seulement sur la moitié de l'espace interne pour laisser monter la fumée vers la toiture. Il mesure environ 12 m2.