La plupart des produits à base de bois (charpentes, menuiseries, meubles, caisses, etc.) sont fabriqués à partir de pièces parallélépipédiques (pièces droites de section rectangulaire), alors que l’exploitation forestière fournit des bois ronds. Certaines d’entre elles sont obtenues par reconstitution (panneaux) mais la plus grande partie provient du sciage des grumes (troncs ébranchés et écimés d’un diamètre au moins égal à 10, 20 oui 25 cm suivant les essences). Cette opération porte sur le bois dit vert. Les débits devront donc être séchés pour permettre de livrer des sciages à l’humidité correspondant aux conditions d’utilisation.

Les scieries dont des ensembles d’installations fixes qui effectuent plus ou moins complètement ces opérations. Une grume écorcée est transformée en :
- produits principaux (sciages) = 40 à 65% du volume
- produits connexes (chutes diverses) et sciures = 35 à 60% du volume


1 - Les produits de la scierie

Les produits principaux
Par un simple sciage à traits parallèles, on obtient des plateaux de même épaisseur dont l’ensemble constitue un plot. Ce mode de débit laisse à l’utilisateur plus de latitude pour le second débit.

De plus en plus de scieries pratiquent un traitement complet pour obtenir des pièces à arêtes vives (avivés).

Les sciages peuvent présenter des défauts tenant :
- aux irrégularités du bois (nœuds, pente de fil, etc.) ;
- à l’imprécision du sciage ( épaisseur non constante, ondulation, tolérances de dimensions mal réparties) ;
- à la méthode de débits (avivés présentant des flaches, centrage dû aux contraintes internes ;
- au séchage (fente de retrait, déformations dues au retrait différentiel comme le voilage) ;
Les phénomènes de retrait au séchage obligent à des surcotes au sciage difficiles à estimer.

Les produits connexes
Ces produits connexes peuvent être utilisés (souvent après transformation en plaquettes dans une coupeuse) :
- sur place pour la production de l’énergie nécessaire au séchage artificiel ;
- dans d’autres unités industrielles pour la fabrication de panneaux et de pâtes à papier, dont ils constituent une source essentielle d’approvisionnement ;
- s’il n’y a pas d’autres utilisations pour l’approvisionnement d’installations de chauffage, éventuellement de carbonisation ou de gazéification.

Ecorces et sciures
Ces produits, difficiles à utiliser pour une fabrication, servent à la production d’énergie pour le séchage artificiel ou sont simplement brûlés.


2 – Succession des opérations techniques

Stockage et préparation : la parc à grumes
Les opérations de stockage, triage, tronçonnage aux longueurs d’utilisation selon les dimensions et formes de grumes, se font dans un parc à grumes, dont les dimensions peuvent être importantes en raison des irrégularités d’approvisionnement.

De nombreuses grumes ont une masse de plus d’une tonne. La manipulation, difficile et dangereuse, s’effectue avec des palans, grues et ponts roulants ou portiques dans des installations importantes. Dans les scieries de faible capacité de production, on peut avoir recours à des chariots élévateurs.

L’écorçage
Il est nécessaire d’enlever l’écorce avant l’opération de sciage de manière à prolonger la durée de coupe des outils et permettre une meilleure utilisation des produits connexes. L’écorçage s’effectue de plus en plus mécaniquement en scierie.

Le sciage
Le sciage est effectué parallèlement au fil du bois. Mais les grumes ne sont pas parfaitement cylindriques. D’autres part, elles présentent des tensions internes susceptibles de provoquer éclatement et déformations. Le bois présente de plus des irrégularités (nœuds). Le sciage est donc une opération délicate.
Les grumes sont d’abord débitées par une scie de tête :
- soit en quartiers : ce procédé de sciage sur quartier et faux-quartier peut permettre de limiter les déformations et d’obtenir un aspect recherché en ébénisterie ;
- soit :
o directement en plateaux ;
o directement en avivés (souvent avec retournement de la grume pour limiter l’incidence des tensions internes) ;
o ou en plateaux et noyau ;
o ou en ne séparant que deux dosses et un noyau dans le cas de grumes de faible diamètre.

Après un ou plusieurs passages de la scie de tête, les débits sont traités par des scies de reprise qui assurent le sciage des noyaux et quartiers, le dédoublage et le délignage. Un tronçonnage peut intervenir en fin d’opération pour permettre la purge de certains défauts ou assurer un bon équerrage en bout. La succession des opérations en scierie peut nécessiter un circuit compliqué. Des transferts s’effectuent mécaniquement sur des trains de rouleaux avec des butées et des basculeurs. Chaque pièce doit être maintenue mécaniquement (ou à la main pour les pièces légères) lors du passage dans des dispositifs de sciage.

Des précautions sont à prendre car l’ensemble des opérations présente de graves dangers d’accident pour le personnel.La réalisation des programmes de fabrication pose des problèmes difficiles et nécessite des choix tenant compte des caractéristiques géométriques des grumes et de la qualité du bois. Ces choix se font aux différents postes, mais le responsable de la scie de tête est le primordial.

Les équipements de sciage

Les scies sont des lames d’acier munies de dents dont le profil est étudié pour un rendement optimal. La préparation des lames (plange, tensionnage, affûtage) présente une importance majeure pour le rendement et la régularité du sciage. Les scieries comportent donc un atelier d’affûtage plus ou moins complet avec des machines spéciales.


3 - Les autres opérations

Traitement des avivés
Pour certaines essences (pin notamment), il est utile de procéder à un traitement antiseptique pour éviter les attaques de champignons pendant le séchage à l’air. Ce traitement se fait en général par immersion de courte durée.

Le séchage
Traditionnellement les sciages sont séchés à l’air dans le parc à sciages avant leur livraison. La circulation de l’air est assurée dans des piles par la séparation des couches d’avivés par des liteaux. Des précautions d’empilage et protection sont nécessaires pour obtenir un séchage correct. Ce type de séchage est lent : il faut souvent une année pour obtenir un taux d’humidité convenant aux emplois en charpente.

Le recours au séchage artificiel permet d’obtenir des produits utilisables beaucoup plus rapidement et d’abaisser le degré d’humidité jusqu’au niveau nécessaire pour des emplois dans des logements chauffés (meubles, menuiseries intérieures). C’est une opération délicate qui doit être menée avec beaucoup de soin pour obtenir de bons résultats.

Conditionnement des sciages
Certaines scieries procèdent après séchage à un rabotage pour livrer des pièces à des dimensions précises, directement utilisables. Certaines pratiquent une livraison en paquets sous enveloppes plastiques d’avivés de mêmes qualités et dimensions.